Penser global, agir local : l'echec de la mise en oeuvre

revue de presse - semaine 43

"Du lundi au vendredi, désespoir ; l'espoir, c'est pour le week-end” (*)
7 jours - 7 articles

La plus grande force du modèle capitaliste est sa capacité à intégrer les évolutions de la société. Aujourd’hui, cette formidable machine a du mal à digérer la transition en cours. 

Comme dans le film Le guépard de Visconti, les acteurs économiques semblent se répéter ad nauseam "Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change". Croissance verte, technologies propres, réindustrialisation écologique, L’indigestion guette.

Dans cette période de transition entre l’ancien monde et le nouveau, le choix des métriques, leur définition et leur mode de calcul est un enjeu fondamental. Empreinte carbone, Scope 1, 2 et 3 … Ce qui compte est notre capacité à intégrer ces nouveaux outils de mesure dans notre vie quotidienne, dans les actions que nous entreprenons.

1/ Bon Pote : Analyse : le concept d’empreinte carbone a-t-il été inventé par les pétroliers ?

Les enjeux sont mondiaux, la mesure se doit de l’être aussi. Mais son application reste locale, progressive et dépend de l’engagement dans le temps des parties prenantes.

2/ Novethic : Mélanie Roosen : l’occitane : derrière les accusations de travail d’enfants, les dessous complexes de la filière huile de palme

Penser global et agir local : n’est-ce pas justement la définition de la mondialisation ? Si l’analyse reste valable, la mise en œuvre a échoué. Optimiser les chaînes de valeur au-delà d’un certain seuil rend l’ensemble du système fragile. La crise énergétique est en train de nous le rappeler cruellement.

3/ Le Monde : Raphaëlle Aubert : Le subtil pilotage du réseau électrique en France pour éviter la panne : nucléaire, renouvelables, consommation, importations…

Nous ne souffrons pas d’un manque d’optimisation mais d’une absence de mécanisme d’adaptation, de résilience face aux aléas. Nassim Nicholas Taleb parle d’antifragilité. Cette capacité unique que nous avons tous d’utiliser les contraintes pour devenir encore plus fort.

Avant de parler de performance et d’optimisation, il s’agit de baisser les besoins en ressources, d’aller vers la résilience économique et d’améliorer la durabilité des écosystèmes naturels.

4/ Institut National de l'Économie Circulaire : Stratégie Nationale Bas Carbone sous contrainte de ressources

Le défi est moins technique que politique, stratégique et organisationnel. Nous avons moins besoin d’innovation que de stratégie pensée de bout en bout, de nouveaux modèles économiques. De l'entreprenariat, pas de la R&D.

5/ Philippe Silberzahn : Pourquoi votre entité innovation de rupture ne va nulle part

La réussite de ces nouveaux modèles économiques dépend autant de leur conception que de leur acceptabilité par les équipes qui auront à charge de les mettre en œuvre. Pour Philippe Iribarne,  “Au moment de concevoir les outils de management, il n’est jamais tenu compte de la façon dont ils sont vécus et mis en œuvre”

6/ Philonomist : Sophie Gherardi :  “En France, on aime son travail quand on peut y mettre de la grandeur” Entretien avec Philippe d’Iribarne

Acceptabilité par les populations avant tout. Nous parlons ici de coopération au niveau mondial dans le respect des différences de chaque peuple et de chaque culture. Pour Kako Nubukpo, “Les biens communs s'inscrivent comme des tentatives de dépassement d'une part de l'État et d'autre part du marché. C'est une troisième voie entre l'État et le marché.”

7/ Le Point : Viviane Forson : Kako Nubukpo : « L'Afrique peut devenir la puissance agricole de demain »

J’aime bien l’idée de Bon Pote : prenons le système actuel à leur propre jeu et faisons un peu de judo. En nous servant des règles du système capitaliste, nous pouvons renverser la table. 

Depuis 2019, le collectif Time For The Planet tente de le faire avec succès. Investissements, entreprises, brevets, dividendes, ils utilisent les codes du système pour démultiplier l’impact de leurs actions. 

Bonus/ Le Monde : Joséphine Lebard : Time for the Planet, une « start-up climatique » qui séduit les jeunes et veut lever 1 milliard d’euros d’ici à 2030

Merci à Nicolas Lutton pour avoir partagé certains de ces articles sur LinkedIn.

Bonne lecture et à la semaine prochaine !


(*) Marlowe Hood, Regarder le monde brûler